Le conseil du médecin : les voyages et l’anticoagulothérapie
Le Dr Sucker, spécialiste en médecine transfusionnelle et interniste, possède une vaste expérience dans le traitement des patients sous anticoagulants. Il répond ici à des questions fréquemment posées sur la possibilité de voyager alors que l’on suit un traitement anticoagulant.
Les voyages et l’anticoagulothérapie : une combinaison sans danger?
Absolument. Mais avant d’entamer votre voyage, voici quelques questions que vous devriez poser à votre médecin :
- Y a-t-il des préoccupations à avoir concernant le climat?
- En cas de nécessité, est-ce que je pourrai recevoir des soins médicaux d’urgence adéquats?
- Est-il nécessaire de prendre des mesures de prévention en vue du voyage?
Il faut également garder à l’esprit que certains vaccins et médicaments préventifs, comme les antipaludéens (contre la malaria), peuvent modifier le temps de coagulation sanguine.
Y a-t-il des choses que je dois toujours avoir à portée de la main?
Vous devez vous assurer d’apporter vos anticoagulants, et tous vos autres médicaments, en quantité suffisante. Ajoutez à votre trousse médicale une carte d’identité ou un identificateur d’alerte médicale et une lettre récente de votre médecin. Évidemment, les patients qui surveillent eux-mêmes leur coagulation doivent aussi apporter leur appareil de lecture ainsi que les accessoires nécessaires. À noter qu’aucun de ces articles ne doit être placé dans les bagages de soute; ils doivent toujours être à portée de main, dans votre bagage de cabine. Vous aurez ainsi tout ce dont vous avez besoin, même si le vol est retardé ou si vos bagages sont perdus.
Y a-t-il un lien direct entre le fait de voyager et la coagulation sanguine?
Possiblement. Prenons par exemple la nourriture et le climat d’un pays étranger : ils peuvent certainement influer sur la coagulation. Mais il ne faut pas oublier que les gens n’ont pas tous les mêmes intérêts en vacances. Certains sont plus actifs et aiment faire du sport, tandis que d’autres préfèrent se reposer en s’étendant sur la première chaise longue ou le premier hamac libre. Si les activités auxquelles vous vous adonnez en voyage ne correspondent pas à votre rythme de vie habituel, le changement pourrait avoir un effet sur votre coagulation sanguine, mais pas nécessairement. Assurez-vous de parler à votre médecin lorsque vous prévoyez partir en voyage.
Les patients devraient-ils vérifier leur état de coagulation plus souvent en voyage?
L’un des avantages de l’autosurveillance est la possibilité d’effectuer les tests n’importe où, n’importe quand, y compris en voyage. Des études ont montré que les patients qui effectuent eux-mêmes régulièrement des tests de surveillance obtiennent de meilleurs résultats thérapeutiques1-4, ont une meilleure qualité de vie2 et sont moins à risque de subir un AVC5-7 que s’ils se rendaient à une clinique pour ces tests. Il est donc recommandé de continuer à vérifier vos valeurs de coagulation en voyage à la même fréquence qu’à la maison.8 Une simple piqûre au bout du doigt et un test de contrôle d’à peine 60 secondes vous donnent l’indépendance requise pour profiter de vos vacances et de vos activités quotidiennes habituelles. De même, le fait de connaître votre RIN vous procurera la même tranquillité d’esprit que si le test était réalisé au centre d’anticoagulothérapie9. Les patients apprennent aussi à mieux connaître les réactions de leur corps aux changements vécus durant un voyage. En cas de variation extrême du RIN, il est fortement recommandé de consulter un médecin à votre lieu de destination.
Avez-vous d’autres conseils à donner en ce qui concerne les voyages?
Surtout, profitez de votre séjour! Un changement de décor est primordial pour pouvoir véritablement relaxer. Cela est vrai aussi pour les voyageurs qui suivent un traitement anticoagulant. Ils doivent peut-être faire un petit effort supplémentaire pour bien préparer leur voyage, mais ils pourront passer leurs vacances dans la détente et le plaisir.